Mes excuses à Brenda Tuosto
- Ruben Ramchurn
- 11 févr.
- 4 min de lecture

Je tiens aujourd’hui à présenter mes excuses à Madame Brenda Tuosto si ma vidéo TikTok sur le PA4 l’a blessée. Mon intention n’a jamais été de nuire à sa campagne pour le Conseil National. Au contraire, je suis fier qu’une représentante jeune et dynamique de notre ville siège à Berne. Bien que nos visions politiques divergent sur de nombreux points, elle incarne notre ville et notre région.

J’étais d’autant plus favorable à son élection au Conseil National qu’elle aurait, conformément aux statuts du Parti Socialiste Vaudois, dû quitter la Municipalité. Ce qui nous sépare principalement, c’est sa politique de la mobilité en tant que Municipale, que je trouve trop dogmatique et nuisible à nos relations avec la campagne environnante.

Concernant la modification du PA4, je considère que le processus a soulevé des questions démocratiques. Toutefois, Madame Tuosto n’était pas la représentante de la Municipalité à l’AggloY à cette période ; cette responsabilité incombait à l’un de nos co-syndics. Son unique erreur sur ce dossier a été d’affirmer au Conseil Communal, en octobre 2023, que la modification du PA4 avait été faite en accord avec les anciens Municipaux, ce qui est manifestement inexact.
Je continuerai à me battre sur la question du Plan d’Agglomération 4 devant la justice, car je considère que c’est mon devoir en tant que rapporteur de majorité de la commission. Il me semble essentiel que le projet soit soumis à nouveau au Conseil Communal avec des rapports détaillant précisément son contenu au moment du vote d’octobre 2021. Le Conseil Communal actuel pourrait certes l’adopter, mais cela permettrait d’ouvrir la voie à un référendum et de donner enfin la parole à la population.

J’ai saisi la DGAIC sur ce sujet et je compte formellement interpeller le Conseil d’État. Je ne me contenterai évidemment pas d’un simple avis de droit de la DGAIC, qui ne constitue qu’une opinion juridique. Il est essentiel que cette question soit tranchée par le Conseil d’État ou par la justice.
Je suis profondément attaché à l’État de droit et au principe de séparation des pouvoirs, tel que formulé par Montesquieu en 1748 dans L’Esprit des lois. Or, les fonctionnaires ne font partie d’aucun des trois pouvoirs. Pourtant, une inquiétante dérive vaudoise semble leur conférer des rôles législatifs, judiciaires et parfois même exécutifs. Cette tendance doit être stoppée, car elle remet en cause les fondements mêmes de l’État de droit et de la démocratie. L’histoire nous enseigne que dans certains pays, l’administration a accaparé le véritable pouvoir, transformant peu à peu la démocratie en une simple illusion.

La classe politique porte l’entière responsabilité de cette dérive. Elle multiplie les lois sans jamais en abroger, ce qui alimente l’inflation bureaucratique. De plus, elle crée des postes de hauts fonctionnaires dotés d’un pouvoir dépassant parfois celui des ministres, alors même qu’ils ne sont ni élus ni véritablement révocables.
Mettre en lumière des problématiques telles que le Plan d’Agglomération de 4ème génération, l’annulation du parking de la Place d’Armes non pour des raisons légales mais sur la base d’un simple avis administratif, ou encore le refus de ma demande d’observateur au premier tour de l’élection sous prétexte d’une interprétation juridique plutôt que d’un fondement légal, relève d’un combat fondamental pour l’État de droit tel que défini par Montesquieu. C’est un combat pour la démocratie elle-même. J’espère que les députés du Grand Conseil, quelle que soit leur orientation politique, prendront conscience de cette question qui transcende les clivages partisans et touche aux principes mêmes de notre système démocratique.
Je réitère mes excuses à Madame Brenda Tuosto et lui souhaite une belle carrière au Conseil National, voire au-delà. Je suis fier du travail qu'elle fait pour notre région à OuestRail, j’espérerais juste qu’elle se montre à l’avenir plus conciliante envers les Transports Individuels Motorisés (TIM), mais je respecterai toujours son engagement à défendre les valeurs de son camp politique, pour autant qu’il reste dans un cadre strictement démocratique.

En attendant, j’aurai le plaisir de la voir au tribunal demain, le 12 février 2025, où je continuerai à me battre pour faire éclater la vérité sur la manière dont le Conseil Communal a été trompé sur le PA4—mais pas par Madame Tuosto.
Le combat continue, mais il ne cible pas spécifiquement Brenda Tuosto. Je suis conscient que sa situation personnelle est délicate. Le Parti socialiste est connu pour sa dureté envers ses propres membres, où l’ambition suscite de nombreuses rivalités. Aujourd’hui, elle fait face à une opposition interne importante, certains n’hésitant pas à souhaiter sa chute pour récupérer son siège à Berne. Ce n’est pas mon cas.

De plus, la démission du Syndic du Grand Conseil ce jour et le nouveau programme mobilité du candidat Wicki, qui constitue un désaveu total de sa propre politique de mobilité, la placent dans une position d’isolement peu enviable au niveau communal.

Ayant moi-même subi par le passé des trahisons politiques, je sais ce que cela signifie et je ne peux que témoigner de ma solidarité envers elle, malgré nos profondes divergences politiques. Je souhaite sincérement qu'à l'avenir, nous arrivions à résoudre nos divergences au bistrot plutôt qu'au tribunal. Ce sera tout particulièrement important si les Yverdonnois décident de nous faire travailler ensemble.
Comments