Ramener la confiance à Yverdon
- Ruben Ramchurn
- 22 févr.
- 3 min de lecture

La confiance est un pilier essentiel du climat des affaires. Elle favorise l’investissement, stimule l’économie et assure la stabilité nécessaire au développement d’une ville.
Un climat des affaires en déclin
Sous la législature actuelle, le climat des affaires à Yverdon s’est considérablement détérioré. Les investisseurs recherchent avant tout un environnement stable, où les engagements sont respectés et où les décisions politiques sont prévisibles. Or, à Yverdon, de nombreux événements ont ébranlé cette confiance : Sports 5 (un pôle sportif et de loisir pourtant indispensable à notre ville), le parking de la place d’Armes (qui devait permettre de revitaliser notre centre-ville et enrayer la fermeture des commerces), le parking d’Y-Parc (indispensable pour le développement du parc technologique)… Autant de projets abandonnés ou entravés par des décisions politiques discutables.
Quand la Municipalité elle-même revient sur un contrat en invoquant des prétextes, au lieu de chercher des solutions auprès du canton, elle envoie un signal négatif. Lorsqu’un investisseur comme Mario Di Petrantonio, qui s’est engagé sans compter pour la ville, est publiquement critiqué par une partie de la majorité politique, cela n’incite pas d’autres entrepreneurs à s’impliquer. De même, lorsque la Municipalité cède aux pressions de l’ATE pour bloquer un projet aussi stratégique que le parking du parc technologique, il est normal que les investisseurs hésitent à s’engager à Yverdon.
Une mauvaise foi manifeste
Les autorités locales semblent multiplier les excuses et rejeter systématiquement la faute sur d’autres acteurs. Or, renoncer face à un simple recours ou à un avis préliminaire d’un fonctionnaire ne trompe personne : ces justifications sont perçues comme des prétextes, renforçant l’image d’un partenaire peu fiable. Dans le monde des affaires, la cohérence et la crédibilité sont essentielles. Une ville qui manque de clarté et d’engagement perd rapidement son attractivité. Aujourd’hui les partenaires de la ville sont nombreux à nous dire être déçus par les voltefaces continuelles des autorités, dues notamment à un manque d’implication manifeste de certains municipaux.
L’exemple de Lausanne
Paradoxalement, Lausanne, pourtant plus marquée à gauche, bénéficie d’un climat des affaires plus stable. Pourquoi ? Parce que la Municipalité y fait preuve de pragmatisme et ne se laisse pas dicter sa politique par des factions extrêmes. Les décisions y sont prises avec une vision à long terme, sans retournements politiques incessants. À Yverdon, en revanche, la ville semble otage de jeux de pouvoir et d’alliances opportunistes qui nuisent à sa stabilité.
Un besoin de renouvellement politique
Le développement d’une ville ne se fait pas en une seule législature. Il exige une vision claire et une continuité dans les projets. Malheureusement, à Yverdon, la majorité actuelle a renié ses engagements pour obtenir une alliance avec une frange radicale qui impose son agenda. Cette instabilité politique décourage les investisseurs, qui recherchent avant tout des garanties à long terme.
Changer la majorité en 2026 ne suffira pas à ramener la confiance si les nouveaux élus reproduisent les mêmes erreurs, en privilégiant les arrangements politiques au détriment de l’intérêt général. Le monde des affaires n’a que faire des politiciens qui changent de position au gré des opportunités. Ce qui compte, c’est la fiabilité et la constance des engagements pris.
Pour un nouveau souffle à Yverdon
Si Yverdon veut retrouver un climat propice aux affaires, il est temps de dépasser l’affrontement gauche-droite et de redonner la priorité aux projets concrets plutôt qu’aux querelles partisanes. Il faut un renouvellement de la classe politique avec des élus moins politisés, plus pragmatiques et surtout, capables d’inspirer confiance par la valeur de leur parole.
Un leader qui change constamment d’avis ne pourra jamais instaurer un climat propice au développement économique. Cette législature a été marquée par des échecs répétés : l’abandon des grands projets, l’augmentation du déficit, des décisions symboliques sans impact concret, et une bureaucratie en pleine expansion avec des initiatives aussi futiles que la démarche participative liée à l’arbre sur la place Pestalozzi ou le « bureau de l’imagination ».
Ne nous faisons pas d’illusions : les choses ne changeront pas si nous continuons à élire les mêmes personnes. Il est temps d’insuffler une nouvelle dynamique à Yverdon et de reconstruire un environnement où la confiance, la stabilité et l’ambition économique reprennent leur place.
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